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L'année 200226 juin, 2002 Bonjour mes ami(e)s, Nous serons en studio à Denver pour les deux prochains jours pour terminer la chanson de Noël pour un album dont vous aurez plus de détails bientôt. Nous croyons que vous allez adorer ça! Aujourd’hui, nous continuons également l’enregistrement du nouveau CD dont nous avons débuté la semaine dernière, dans les studios Capitol à Los Angeles. Dans les prochaines semaines, nous n’aurons plus beaucoup de temps pour le studio, car nous devrons avant terminer la série de spectacles durant les mois de juillet et août. On est un groupe occupé! En fait, nous n’avons jamais été aussi occupés, mais vous n’entendrez personne dans le groupe s’en plaindre. Nous n’avons jamais enregistré en même temps que la préparation d’un album en studio, parce qu’il nous était difficile de mettre toute notre attention dans un projet seulement. En premier, je dois avouer que j’avais mes doutes, mais en court de route, tout s’est mis en place et le fait de faire des spectacles à travers l’enregistrement fait que nous ressentons un surplus d’énergie en nous que c’en est presque épeurant! Bon, c'est un peu exagéré, mais enfin! C’est plutôt très satisfaisant de voir les autres membres du groupe recevoir autant d’inspiration en plus de l’énergie qui nous arrive grâce aux spectacles. Je ne suis pas certain que je recommanderais cette méthode à d’autres groupes, mais pour STYX, ça fonctionne. Il y a deux choses qui rendent les voyages et le manque de sommeil comme étant acceptables : l’adrénaline qu’on reçoit des spectacles qu’on donne devant nos fans et la satisfaction d’entendre une mélodie qui trottait dans ma tête devenir une vraie chanson complète. Dans le passé, ça ne s’est JAMAIS fait de cette façon là. C’est un nouveau jour, et nous aimons ça! On se revoit bientôt… TS
21 février, 2002 Bonjour mes ami(e)s, Je vous écris de Peoria dans l’état de l’Illinois où nous sommes depuis un peu plus de 24 heures. Il a commencé à faire un peu plus froid depuis le début de notre tournée d’hiver 2002 d’Arch Allies avec REO. Il a fallu ressortir nos manteaux d’hiver. À date, la tournée va très bien et est un grand succès. Je n’en suis pas surpris, c’est vraiment une soirée fantastique de musique. Ce matin, je quittais l’autobus après avoir fait du café lorsque quelques jeunes se sont approchés de moi et m’ont demandé de signer quelques trucs. Ils avaient des vieux albums en vinyle encore tous beaux de STYX. Ça me surprend toujours de rencontrer des fans qui n’étaient même pas au monde lorsque ces albums ont sorti sur le marché et de constater les efforts qu’ils mettent à trouver ces albums. Et de plus, ils en mettent encore plus en essayant de nous rencontrer pour un autographe. C’est vraiment remarquable. La chose est, pour nous, nous sommes encore ce même groupe qui travaille fort à écrire de la nouvelle musique tout comme par le passé. C’est ce qui nous garde en vie et en santé. Avec tout le bagage que nous avons derrière nous, notre nouveau chef-d’œuvre fait que nous nous levons à chaque jour plus excités qu’avant d’ajouter des détails à cette nouvelle musique qui n’est pas encore terminée. Hier soir, Lawrence et moi avons regardé le Canada battre la Finlande au hockey olympique. On pouvait voir Wayne Gretzky qui regardait le match nerveusement alors que son équipe a vaincu l’équipe agressive de la Finlande. On aurait dit qu’il avait vieilli de 10 ans devant nos yeux. Lawrence m’a dit qu’il n’a jamais vu quelqu’un vieillir aussi rapidement qu'un joueur de hockey après sa retraite. Le mal et la douleur de chaque coup, les lacérations et les dents brisées, toutes les blessures qu’ils ont subi tout au long de leur carrière semblent soudainement les rattraper. Toute la nourriture qu’ils prennent afin de garder leur énergie et tout l’entraînement font qu’une fois à la retraite, évidemment, le vieillissement se fait plus rapidement qu’à la normale. Je peux voir comment ce processus pourrait s’appliquer chez les gens comme nous si nous n’avions plus de tournées, de chansons à écrire, d’enregistrements à faire, d’entrevues, de sessions de photos, etc. C’est un horaire constant et bien rempli qui mène notre micro-univers, ce qui explique probablement pourquoi nous avons tant de choses en commun avec ces jeunes groupes comparativement aux gens avec qui nous avons gradué au secondaire. Ça explique pourquoi nous avons plus de choses en commun avec Snoop Dog, les Maple Leafs de Toronto et tout autre ensemble qui fait de la tournée que nos anciens amis avec qui nous avons grandi. C’est une drôle de situation, en effet, mais nous partageons tous la même obsession de toujours se surpasser. Personnellement, je ne suis pas anxieux à l’effet d’arrêter ma machine du temps. Prendre sa retraite d’une chose qu’on aime faire n’a aucun sens pour moi, donc ce n’est pas une option dans mon futur rapproché, et je crois bien que mes co-équipiers sont d’accord avec moi sur ce point. Il y a quelques jours, alors que le spectacle débutait, j’avais un peu de misère à atteindre mes objectifs. Probablement un manque de sommeil, une altitude différent, peu importe. Mais dans l’espace de quelques minutes, de revoir tous ces visages souriants des fans et de sentir la chaleur des autres membres sur la scène m’ont fait retrouver mes moyens au point où j’étais partout en même temps! J’ai aussi reçu ma Les Paul Gold Top (guitare électrique) de Norm qui tient le magasin Norm’s Rare Guitars. Quand je l’ai prise pour jouer, c’était encore mieux que Noël et ça m’a rappelé comment je me suis senti en 1964 lorsque mes parents m’avaient offert ma toute première guitare électrique de marque Silvertone qu’ils avaient commandé dans un catalogue de Sears/Roebuck. Elle était blanche et avait un amplificateur intégré. Il y a des choses qui ne changent jamais, n’est-ce pas? De penser que j’ai déjà eu besoin d’autres substances pour stimuler mon cerveau ne fait que me rappeler la stupidité de mes gestes et à quel point j’ai raté la beauté naturelle de la vie. Ces jours-ci, j’embrasse le cliché d’être sur un high de la vie. Si vous aviez MA vie et que vous ne trippiez pas, je me demanderais si vous aviez un pouls. Allez les Feuilles d’Érable! Go! (Sauf si vous jouez contre les États-Unis… ) TS
6 février, 2002 Bonjour mes ami(e)s, Faisons un petit voyage dans le temps, si vous le voulez bien... En 1979, j’ai été à Tokyo au Japon et à Sydney en Australie dans le cadre d’une tournée de promotion pour A&M. La veille de mon départ pour les États-Unis, en Australie, après avoir donné entrevues sur entrevues, et d’avoir participé à d’innombrables émissions de télévision, je me suis rendu dans un club où un guitariste australien réputé jouait. Les gens m’avaient averti toute la semaine de ne pas trop prendre de bière australienne, mais étant un membre actif de la société, j'ai un peu pris leurs recommandations à la légère et j’ai décidé que j’étais capable de supporter cette bière et m’en suis payé quelques unes. Pas besoin de vous dire, je me suis réveillé le lendemain matin sans aucun souvenir de la veille. J’étais vert tellement je ne me sentais pas bien. La pire brosse de ma vie. Ironiquement, je devais enregistrer dans l’après-midi la plus importante émission rock à la télé australienne, le Molly Muldrum’s Countdown. La popularité de ette émission peut se comparer à l’émerveillement qu’une personne a devant le Dalai Lama ou quand elle rencontre la reine. Et j’étais là, c’était le pire lendemain de veille depuis mon adolescence et je devais interpréter Boat On The River et répondre à des questions dans moins de 4 heures. J’ai bu du café, j’ai mangé des rôties sèches, j’ai pris de l’aspirine, du Tylenol, j’ai prié, j’ai fait de l’exercice, et tout ce que je recevais des gens de la place, c’était "on te l’avait bien dit" alors qu’ils hochaient la tête. J’ai réussi à me rendre au studio de télévision. Je portais un gilet bleu et un veston noir. Lorsque j’ai rencontré Molly, il portait à peu près les mêmes vêtements que moi. Nous avions l’air de deux épais! Nous n’avons rien dit mais nous avions tous les deux remarqué. J’ai décidé d’enlever le veston avant l’enregistrement. J’ai aussi avoué ma brosse et j’ai demandé quelque chose pour m’aider. On m’a donné du whisky Jack Daniel’s. C’était DÉGUEULASSE, mais ça fonctionné. Je n’étais plus aussi haut sur la liste des "gens qui auraient pu se ruer sur Molly durant son émission". J’étais supposé m’asseoir en face d’un écran bleu et faire semblant de chanter Boat à partir d’un vidéo de STYX en jouant de la mandoline. Je me sentais assez bien pour faire ça et je me suis dis que l’entrevue serait assez facile. Quelques instants avant le début de l’enregistrement, un assistant est venu nous annoncer que l’écran bleu ne fonctionnait pas, alors je devais interpréter la chanson en direct. Je me suis soudainement senti très mal. Une autre gorgée de Jack Daniel’s et je me suis lancé. Lorsqu’on a annoncé mon nom, j’ai fait mon entrée sous les applaudissements de la foule et je me suis dirigé vers Molly pour lui serrer la main. J’ai immédiatement remarqué qu’il avait enlevé SON veston noir. Nous avions l’air d’une page du catalogue Sears encore une fois! Je ne me souviens pas vraiment de l’entrevue, mais je me souviens l’avoir entendu dire que j’allais chanter tout de suite après les commerciaux. Je me suis rendue sur la scène, entouré des personnes dans l’audience, et j’ai chanté. Juste moi, ma mandoline et le savoir que j’étais un déchet toxique sur deux jambes! J’ai réussi, mais en regardant la photo ci-bas, je réalise à quel point la jeunesse était indulgente. On ne savait jamais ce qui se passait dans ma tête en me regardant. Vous serez heureux de savoir que je n’ai pas bu d’alcool depuis plusieurs années, en fait, ça fait des lunes. Il n’y aura donc pas de nouvelles histoires de ce genre. Il y a amplement de vieilles histoires semblables, mais je préfère les garder là, dans le passé. On dit que Dieu protège les enfants et les alcooliques. Puisque je ne fais plus partie d’aucune de ces catégories, je peux me réconforter en sachant que je ne vais plus déranger Dieu pour ce genre de services. TS ![]()
29 janvier, 2002 Bonjour mes ami(e)s, C’est mardi après-midi ici à Los Angeles et le temps orageux semble vouloir nous envoyer de la pluie. Le vent a soufflé très fort il y a quelques jours, asséchant tout sur son passage et créant des conditions idéales pour le feu, mais une bonne pluie dimanche dernier est venue changé ce fait. Hier, c’était tellement clair, c’en était incroyable. D’où j’habite sur les côtes hollywoodiennes, nous pouvions voir la plage de Long Beach jusqu’au montagnes de San Gabriel dans le comté Orange. Les rayons de soleil dorés que nous voyons environ une heure avant que le soleil se lève ne faisaient qu’ajouter à cette clarté psychédélique, baignant les côtés et les formes ombragées du centre-ville et nous donnant une vue panoramique époustouflante au point où je suis sorti dehors pour mieux regarder et vivre cet aspect visuel avant qu’il ne change. Hier soir, nous avons senti plusieurs chocs du tremblement de terre de Northridge de 1994. Alors que je regardais les nouvelles locales en sirotant mon café dans le salon, on en annonça un autre. Les montagnes tout près absorbent tellement bien les tremblements du séisme que je n’ai jamais rien senti. Mais c’est pour vous montrer à quel point la nature est bien balancée. Toute cette beauté et cette splendeur de la Californie sont comme les roses. Les feux, les tremblements de terre et les glissements de terrain sont les épines. Hier, quand j’ai pris ma voiture pour aller faire mon entraînement physique, mon album 7Deadly Zens était dans le lecteur de CD. C’est probablement Jeanne qui l’a oublié là. Elle n’aime pas l’écouter en ma présence. Je ne crois pas l’avoir écouté depuis un an, peut-être même plus longtemps que ça. Assez longtemps pour me distancer de tout ce que cet album m’a demandé pour voir le jour. Alors maintenant que nous avons tous mis nos chapeaux d’auteur et compositeur, et avons commencé à écrire pour un future projet de STYX, mon côté créatif est sensible à tout ce qui peut entrer dans ma tête et qui peut potentiellement devenir une chanson. La liste des chansons non concrétisées ne cesse de grandir à mesure que le groupe se rencontre pour des sessions d’écriture, alors je suis donc cet étrange, demi-être vivant qui bouge ici et là, toujours préoccupé et curieux par les musiques qui trottent constamment dans ma tête. Mon cerveau les entend et parfois, travaille sur plus qu’une chanson à la fois. D’entendre une collection de ma musique finie, polie et publiée a eu tout un impact sur moi. "Comment en ai-je pu arrivé à faire ça?" était une question que je me demandais alors que je conduisais dans Berverly Hills ce matin. 7DZ a été mon expérience d’enregistrement préférée. Ça n’a jamais été fait dans le but de s’insérer dans un genre musical précis. Ce n’était pas une tentative de devenir populaire en tant qu’artiste solo. Juste un travail d’amour. J’ai pu travaillé avec tellement de gens merveilleux et j’ai gardé tellement de beaux souvenirs de ce projet-là que c’est devenu comme une maquette de toutes les choses que j’ai appris et toutes les expériences que j’ai vécu jusqu’ici. Gerry Goffin, Alison Krause, Ed Roland, Kevin Cronin, bien sûr mes co-équipiers de Damn Yankees et plusieurs autres ont fait que ce projet a été pour moi le plus grandiose. Je peux maintenant l’écouter presque comme un personnage de l’extérieur, comme si c’était une expérience hors du corps. Souvent, je dirais même presque tout le temps, les projets d’albums comprennent les compromis qui surviennent un après l’autre et c’est ce qui défini un groupe. Les personnes créatives, chacune avec leur marteau, leur lime, tous sculptant la même pierre, en étant d’accord ou en désaccord, et c’est généralement le plus convainquant qui guide les autres avec leurs outils. En solo, c’est tout le contraire. Tu peux aller vers les autres pour de l’inspiration, des conseils, des avis, des collaborations, mais à la fin de la journée, ce n’est que ta voix qui reste et qui décide. J’ai été vraiment choyé, plus que ce que je m’attendais. J’ai travaillé avec les meilleurs chanteurs, musiciens, écrivains et artistes depuis ma tendre enfance et ils m’ont tous appris des leçons. 7DZ sera le ton à suivre la prochaine fois que je vais décider d’entreprendre un nouveau projet en solo. En attendant, nous nous préparons à embarquer dans une petite tournée d’hiver avec REO Speedwagon, qui est pour moi plus un voyage de loisir qu’un travail. Même pour les techniciens, c’est maintenant la chose la plus facile pour nous à faire, et comme vous le savez, REO ne cesse de s’améliorer avec les saisons. La joie qu’ils diffusent de leur côté se répand aussi vite qu’une rumeur. Le fait que la tournée va déjà très bien avant qu’elle soit commencée m’indique que nous devons faire la bonne chose. On se revoit bientôt! Tommy |